Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

samedi 18 mars 2017

Une du numéro 508


Ce numéro est disponible au 68 rue de la République à Montauban. Prix : 1 euro
Il est également possible de s’abonner au journal en écrivant à la même adresse


TEREVA : la lutte de ceux qui refusent de subir

Nouvelles 82 n°508 du 15 mars 2017
 
Derrière les murs de cette entreprise logistique située sur la zone albasud se cache une réalité indigne de notre époque. Des salariés, en l’occurrence la totalité des préparateurs des commandes, payés tout juste 1200 euros aux conditions de travail dures et dangereuses. Un patronat qui flexibilise à outrance la vie des salariés amenant que l’une des revendications ayant entrainé le mouvement de grève est la demande que l’organisation du travail soit planifiée en respectant les horaires officiels de travail et l’exigence d’être prévenu au moins 7 jours à l’avance pour les modifications horaires et les éventuelles heures supplémentaires à effectuer. Coté salaire, au vu de la charge du travail, des intérimaires rencontrés ne veulent pas être embauché en CDI : « gagner 1100 euros pour me casser le dos, il vaut mieux rester chômeur » a dit l’un d’entre eux ; Tout cela a bien expliqué l’action de salariés non syndiqués, qui ayant pris contact avec la CGT, ont engagé un mouvement de grève illimité.
A toutes ces revendications, les rares rencontres avec des cadres supérieurs n’ont permis d’apporter la moindre réponse. Sourds aux revendications des salariés, ils n’ont cessé d’ânonner que les négociations salariales pour le ce groupe de 1000 salariés étaient closes pour 2017 et qu’on verrait cela en 2018, refusant également de recevoir les grévistes en présence de la CGT.
Contraint et forcé par l’absence de toutes négociations, l’accès de l’entreprise aux camions (voir encadré) a été bloqué par les militants CGT extérieurs à l’entreprise, marquant ainsi la solidarité de la classe ouvrière avec ceux qui luttent.
 Au bout de 9 jours de grève, le préfet a reçu les grévistes accompagnés par la CGT ; dans la foulée, une négociation a enfin été engagée en présence du PDG de l’entreprise. Des embauches, des améliorations sensibles des conditions de travail et de sécurité ont été actées.
Au-delà du résultat obtenu, les salariés en grève ont fait preuve d’une unité sans faille. La solidarité vécue laissera des traces pour demain. C’est incontestablement un acquis de grande valeur. Ces salariés savent aussi qu’ils peuvent compter sur la CGT qui sera toujours à leurs côtés pour les aider à se défendre.
André GREDER

mardi 14 mars 2017

Une du numéro 507

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Le Linky n’a pas été installé

Nouvelles 82 n°507 du 1er mars 2017

C’est un véritable coup de force qui a été tenté contre une citoyenne Montalbanaise. En effet, malgré ses protestations et son refus clairement exprimé, un compteur Linky a bien failli être installé par une entreprise privée à son domicile en remplacement de l'ancien compteur EDF. Celle-ci n’a en effet pas voulu entendre l’usager et ses protestations contre un Linky diffuseurs d’ondes magnétiques, portant atteinte à la vie privée, entrainant un gaspillage de 5 milliards d’euros pour des compteurs précaires alors que les actuels sont en bon état de marche…. Il aura fallu une mobilisation des adhérents de Montauban citoyenne dont certains sont membres du collectif STOP LINKY 82, pour faire en sorte que l’entreprise interrompe ses travaux. Appelée sur les lieus, la police n’a pu que constater la situation sans pour autant intervenir dans un sens ou dans l’autre. Mais le pire était à venir car EDF a clairement menacé cette citoyenne qui venait pourtant de subir une grave opération et qui avait besoin d'une assistance respiratoire, de la priver d’électricité si elle refusait le branchement du Linky. Ses agents ainsi que l’entreprise privé avaient même quitté les lieux ce qui conduisait Montauban citoyenne à envisager un dépôt de plainte contre l’abus de pouvoir et pour non-assistance de personne en danger. Finalement EDF s’est ravisée et finissait à la nuit tombée par réinstaller l’ancien compteur à la grande satisfaction de l’usager et de ceux qui avaient manifesté leur solidarité.
Alors que plus de 320 communes ont refusé l’installation de ces compteurs car elles sont les propriétaires des compteurs électriques, imités par de nombreux citoyens, nous dénonçons ici l’atteinte à la liberté individuelle qui a failli se produire à Montauban, cité Issanchou. Plus que jamais l'action pour le droit de refuser l'installation des compteurs linky doit se poursuivre. 

André GREDER

Une du numéro 506

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De l'utilité des députés PCF-Front de Gauche : la preuve par quatre

Nouvelles 82 n°506 du 15 février 2017

Journée fructueuse, ce 2 février, pour le groupe PCF-Front de Gauche qui, à l’occasion de sa niche parlementaire, a fait adopter par l’Assemblée Nationale quatre projets. 

1 - Une résolution soutenue par le gouvernement permet d’engager la France sur le chemin de l’organisation, sous l’égide de l’ONU, d'une « Conférence mondiale sur la finance et le justice sociale », à l'exemple de la COP21 sur le climat. (voir numéro précédent)  

2 - Une proposition de loi pose le principe, pour les chefs d’exploitation justifiant d’une carrière complète, d’une garantie de retraite de 85 % du SMIC net, au lieu des 75 % prévus par le droit en vigueur comme le revendiquent les associations des retraités agricoles. Le coût de cette mesure est évalué à 266 millions € par la Mutualité Sociale Agricole. Elle concernerait 85.000 exploitants supplémentaires.

3 - Contre l’avis du gouvernement, une décision porte sur la consultation du Parlement avant tout accord de libre-échange UE-Canada et l’organisation d’un référendum avant sa ratification. Sont en cause la libéralisation des marchés publics et des investissements, les suppressions des barrières tarifaires dans le commerce, la protection de la propriété intellectuelle (dont les indications géographiques protégées) et l’harmonisation des normes. 

4 - Une proposition de loi pour l’égalité salariale entre les sexes a été adoptée à l’unanimité en première lecture. En effet, les femmes perçoivent en moyenne un salaire 24 % moins élevé que les hommes, ce qui relègue la France à la 134e place sur 144 en matière d’égalité professionnelle selon le dernier rapport du Forum économique mondial. En outre, est prévue la prolongation du congé maternité de seize à dix huit semaines.
Reste à espérer que le gouvernement permette que ces bonnes intentions aboutissent. 

Guy Jamme

Une du numéro 505


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Le stationnement à Montauban : un rapport accablant pour Brigitte Barèges

Nouvelles 82 n°505 du 1er février 2017

La chambre Régionale des comptes vient de rendre un rapport sur la délégation de service public, c’est à dire la gestion par une entreprise privée, de la construction du parking Griffoul et la gestion des trois autres parcs existants et du stationnement en voirie.

Ce rapport est accablant sur bien des points. Tout s'est enclenché puis a continué sur de mauvaises bases. A commencer par une évaluation des besoins très imprécise, poursuivie par le choix d'un site dont l'histoire rendait très probable la succession de problèmes rencontrés à la construction. 


C’est tout bénéfice pour Q Park 

Le parking Griffoul qui devait coûter 6,1 millions d'euros finira à 11, 6 alors qu'on n'a construit que 316 places au lieu des 422 prévues. Les explications sur les travaux supplémentaires dont la Chambre dit qu'ils ont été insuffisamment contrôlés ont été jugées plutôt floues.

Une nouvelle rédaction de la convention accorde 5 années de plus d'exploitation pour finir en 2039, 255 places en voirie supplémentaires pour passer de 712 à 967 places. La Chambre estime que ces avantages font passer le résultat financier de 7,21 millions prévus au premier contrat à plus de 14 millions ! Bien au-delà de ce que Q Park prétend avoir investi en plus, soit environ 5 millions.

Sans compter que la ville a donné beaucoup d'argent qui n'était pas prévu au départ. A cause de la pollution des terres et des retards de chantier, la ville a versé plus de 700 000 € de subventions. Et elle a exonéré la société pendant 4 ans de la redevance, soit 600 000 euros perdus par la ville. La Chambre déclare que cet abandon est illégal. Ce qui permet de se poser la question de la légalité des réductions de redevance accordées à Véolia pour l'eau et à SAUR pour l'assainissement.

Le contrat est jugé exceptionnellement long, 35 ans, alors qu'en moyenne ces contrats ne dépassent pas 24 ans.

Il y a bien d'autres observations comme des frais d'exploitation trop élevés, les frais de siège (10% de la recette) sans réelle justification, globalement, un manque de contrôle par la ville, des comptes et des rapports d'exploitation de la société très incomplets et imprécis.

Bref, tout se passe comme si la ville avait fait une confiance aveugle à Q Park, acceptant ses chiffres et leur accordant tout ce qu'ils ont demandé.

La conclusion de la Chambre est sans appel : une délégation modifiée au seul profit de la société exploitante, et au détriment des intérêts de la ville. 

Les actionnaires encaissent et les usagers trinquent 

Mais le pire, c'est que pour réaliser cette juteuse opération, ce sont les usagers des parkings qui trinquent. Non seulement la Chambre fait remarquer que compte tenu des résultats plus élevés que prévu (980 000 euros de recettes en plus), les augmentations de tarifs n'étaient pas justifiées, mais elle fait observer qu'ils sont de 20 et parfois 40 % supérieurs à ceux des autres villes de taille comparable.

« Il est normal que seuls les usagers paient » a déclaré Mr Lévi en conseil municipal. Mais non Mr Lévi, les usagers ne sont pas les seuls à payer. Car les subventions à partir du budget de la ville, comme les pertes de recettes ont un impact sur les impôts de tous. Alors vous auriez mieux fait de dire que les usagers paient deux fois, c'est cela la réalité. 

Dire non aux privatisations 

Montauban Citoyenne qui s'est toujours opposée aux délégations de services publics est montée au créneau avec ses élus. Mais elle avait déjà agi plusieurs fois, saisissant le Chambre Régionale des comptes et les Préfets, pour obtenir qu'enfin la réalité financière de ces délégations éclate au grand jour. Et l'association compte bien ne pas en rester là.
Alors décidément non, une délégation de services publics au privé n'est pas une bonne affaire. Peut-on encore en douter ? Et dire qu'il reste encore une dizaine d'autres délégations en cours.

Dossier réalisé par Danièle PETIT

mercredi 8 février 2017

Une du numéro 504


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Inventer un nouveau modèle agricole

Nouvelles 82 n°504 du 18 janvier 2017

Les Chambres d’Agriculture et l'INSEE s'accordent pour estimer que le revenu agricole a chuté de 26% en 2016 par rapport à 2015. Les prix à la production ont sévèrement baissé : - 9,2 % pour les céréales (avec moins 23,9% de récolte dus aux mauvaises conditions climatiques), -3,9 % pour la viande (avec un recul de 1,1 % du volume produit), -6,7% pour le lait, -9 % pour la récolte du raisin...

A la réduction des gains des producteurs s'ajoutent un effondrement de l'emploi agricole et de graves préjudices environnementaux et sanitaires. La cause principale a un nom : productivisme ! En Europe, pour rester compétitif, la PAC a favorisé l'élimination des exploitations familiales pour mettre en œuvre une politique libérale qui a démantelé les outils de régulation, synonyme de concentrations au profit des multinationales de l'agro-industrie, de l'agro-alimentaire et de la grande distribution.

Alors qu'à travers le monde un milliard de personnes souffre de la faim et qu'en France même 9 millions vivent en dessous de seuil de pauvreté, face aussi aux défis climatique et écologique, le PCF plaide pour que la ruralité devienne attractive avec un retour à l'agriculture paysanne qui invente un nouveau modèle agricole visant à assurer la souveraineté alimentaire et une alimentation de qualité pour le bien être des gens. Cet objectif repose sur une juste rémunération du travail de la terre, en valorisant les filières alternatives labellisées, vivrières, biologiques avec des circuits courts pour la vente, en luttant contre le gaspillage et les pertes de récoltes. Face à ces enjeux de société, la puissance publique a un rôle majeur à jouer : elle doit favoriser la coopération, veiller au déploiement des services publics et accroître son influence au sein des Sociétés d’Aménagement Foncier et Rural (SAFER) pour inverser le processus de concentration et assurer des réserves foncières, notamment à proximité des villes, en vue de consolider des petites exploitations et installer de jeunes agriculteurs. Dans cette perspective, la recherche agronomique doit se développer et l'Enseignement agricole public, bien malmené actuellement, doit assurer une formation professionnelle et technologique de haut niveau.  

Guy Jamme

lundi 16 janvier 2017

Une du numéro 503


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Ces personnalités locales qui ont marqué la vie du Tarn-et-Garonne

Nouvelles 82 n°503 du 4 janvier 2017

Marie-Rose Gineste (1911/2010)

Femme catholique d’action, résistante, Juste parmi les Nations

Née à Canals, Marie-Rose Gineste est issue d'une famille de paysans. D'abord couturière à Montauban, elle est vite sensibilisée par le syndicalisme et devient en 1936 responsable au sein de l'UD-CFTC qui a une influence marquée parmi les employés du commerce. Collaboratrice à l'évêché, elle coopère à « Témoignage Chrétien », puis dès 1940 entre en résistance et facilite le passage de la ligne de démarcation, sert d'agent de liaison à l'organisation « Cominternationalbat », établit des boîtes aux lettres secrètes, met en place des groupes clandestins, se charge de trouver des refuges à des enfants et adultes Juifs dans des couvents ou des familles, établit de faux papiers et de fausses cartes d'alimentation grâce à des tampons de mairie, de préfecture ou de police qu'elle a dérobés, installe un émetteur chez elle, héberge par la suite des agents et des aviateurs alliés.

Suite à la rafle du Vel d’Hiv à Paris, l'évêque de Montauban, Monseigneur Théas, charge Marie-Rose Gineste de taper sur stencil et de dupliquer la lettre pastorale qui sera lue à la messe du 30 août 1942 : « Les mesures antisémites actuelles sont un mépris de la dignité humaine. Des hommes et des femmes sont traités comme un vil troupeau et envoyés vers une destination inconnue avec la perspective des plus graves dangers. Je proclame que tous les hommes sont frères et que quelle que soit leur race ou leur religion, ils ont droit au respect des individus et des États ». Enfourchant sa légendaire bicyclette (aujourd’hui déposée au Mémorial Yad Vashem à Jérusalem dédié aux victimes de la Shoah), elle achemine la missive dans les paroisses du sud du diocèse, ses amis Mlle Puig et M. Bossu se chargeant du reste. 

Celle qu'on appelait respectueusement « Mademoiselle Gineste » siégea au Comité Départemental de Libération puis au Conseil municipal de Montauban et fut nommée « Juste parmi les Nations » et décorée de la Légion d’Honneur et de plusieurs autres distinctions.  

Guy Jamme