Nouvelles 82 n°504 du 18 janvier 2017
Les
Chambres d’Agriculture et l'INSEE s'accordent pour estimer que le revenu
agricole a chuté de 26% en 2016 par rapport à 2015. Les prix à la production
ont sévèrement baissé : - 9,2 % pour les céréales (avec moins 23,9%
de récolte dus aux mauvaises conditions climatiques), -3,9 % pour la
viande (avec un recul de 1,1 % du volume produit), -6,7% pour le lait,
-9 % pour la récolte du raisin...
A
la réduction des gains des producteurs s'ajoutent un effondrement de l'emploi
agricole et de graves préjudices environnementaux et sanitaires. La cause
principale a un nom : productivisme ! En Europe, pour rester
compétitif, la PAC a favorisé l'élimination des exploitations familiales pour
mettre en œuvre une politique libérale qui a démantelé les outils de
régulation, synonyme de concentrations au profit des multinationales de
l'agro-industrie, de l'agro-alimentaire et de la grande distribution.
Alors qu'à travers le monde un milliard de personnes
souffre de la faim et qu'en France même 9 millions vivent en dessous de seuil
de pauvreté, face aussi aux défis climatique et écologique, le PCF plaide pour
que la ruralité devienne attractive avec un retour à l'agriculture paysanne qui
invente un nouveau modèle agricole visant à assurer la souveraineté alimentaire
et une alimentation de qualité pour le bien être des gens. Cet objectif repose
sur une juste rémunération du travail de la terre, en valorisant les filières
alternatives labellisées, vivrières, biologiques avec des circuits courts pour
la vente, en luttant contre le gaspillage et les pertes de récoltes. Face à ces
enjeux de société, la puissance publique a un rôle majeur à jouer : elle
doit favoriser la coopération, veiller au déploiement des services publics et
accroître son influence au sein des Sociétés d’Aménagement Foncier et Rural
(SAFER) pour inverser le processus de concentration et assurer des réserves
foncières, notamment à proximité des villes, en vue de consolider des petites
exploitations et installer de jeunes agriculteurs. Dans cette perspective, la
recherche agronomique doit se développer et l'Enseignement agricole public,
bien malmené actuellement, doit assurer une formation professionnelle et
technologique de haut niveau.
Guy
Jamme