Nouvelles 82 n°400 du 25 mai 2012
24,5%
de votes FN à Villebrumier m’amène à réagir !
Certes,
l’électorat FN fonde sa motivation sur le racisme et la
xénophobie, mais, à mon avis, pas seulement. Marine Le Pen a
réussi à dédiaboliser partiellement son discours. On peut
noter que les régions les plus touchées par ce vote ne sont
pas celles où il y a le plus d’immigrés ou d’étrangers.
Selon
un sociologue, le fort taux de vote extrême droite touche l’espace
peri-urbain considéré comme « subi » par une population
qui n’est pas pauvre, issue des quartiers urbains venue s’installer
là à cause du coût de construction. Ce sont des employés et
ouvriers qualifiés, souvent peu diplômés, formant une ‘classe
moyenne basse’ Donc ces couples, qui ont parfois en tête des a
priori négatifs sur l’immigration, qui se sont lourdement
endettés, qui éclatent de plus en plus au demeurant, se retrouvent
dans une zone-galère, loin du lieu de travail, sans transports en
commun, souvent dans un environnement où les liens sociaux se
distendent. Le rêve de citadins à la campagne se transforme en
cauchemar, nourrit la frustration et le vote FN.
Ce
vote vise à faire bouger les choses : bien des citoyens sont
déçus par les « politiques » qu’ils mettent
volontiers tous dans le même sac, ils expriment un désir de
sécurité (à la fois matériel : peur des voleurs et pour
l’avenir : spectre du chômage, de la réussite des enfants…),
ils souffrent de la mal-vie, ils contestent la construction
européenne qui ne tient pas compte de leur avis majoritaire, etc
Bien
sûr, il faudrait s’interroger plus en profondeur sur les
raisons de ce choix en liaison probablement avec certaines
déclarations de dirigeants politiques (Guéant…) et sur le rôle
des médias (curieux comme les Unes du journal local sont souvent
consacrées aux faits divers tragiques…) pour analyser les schémas
de pensée qui recyclent les thèmes d’extrême droite. Surtout, il
ne faut pas attendre les prochaines échéances électorales pour se
plaindre du vote FN mais engager rapidement une réflexion
citoyenne large et approfondie sans tabou afin de cerner les
questions que se posent les gens dans leur diversité.
Cette réflexion,
selon moi, devrait porter sur tout le champ environnemental, des
inquiétudes les plus quotidiennes ( l'état des rues du village...)
aux grands sujets (le nucléaire, l’emploi...): « Penser
globalement, agir localement » est une formule qui me convient!
J'ai le sentiment que dans nos villages, suite
aux profondes mutations sociologiques, un fossé s'est creusé
entre les populations et les élus locaux, les uns ne percevant
pas les motivations des autres et vice versa. A mes yeux donc, le
vote Le Pen en particulier résulte d'un déficit de démocratie,
une démocratie exercée « en bas », car ce que nous
proposent les médias avec leurs spécialistes multi-cartes , ça
ressemble à de la démocratie mais ce n'est pas de la démocratie!
Guy Jamme
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