Nouvelles 82 n°434 du 4 décembre 2013
« L'augmentation de la TVA annoncée par le Président (…) sera un
nouveau coup dur. C'est une véritable erreur de politique économique, car la
consommation va être davantage pénalisée. C'est une mesure injuste, car les
plus modestes - ceux qui consacrent la part la plus importante de leurs revenus
à la consommation - en paieront proportionnellement la part la plus grande».
Serait-ce là un communiqué du PCF
ou du Front de Gauche ? Une déclaration publique de Pierre Laurent ?
Et bien non, ces belles paroles sont extraites d’un communiqué du PS, alors
parti de l’opposition gouvernementale, paru le 6 janvier 2012. Et bien alors,
Mesdames et Messieurs les Socialistes ? J’aurais besoin d’une petite
explication, car sans être trop bête ni trop bornée, j’ai un peu de mal à
comprendre comment ce qui était néfaste à vos yeux il y a de cela 2 ans à peine
(« une nouvelle hausse de cet impôt injuste (…) pénaliserait encore un peu
plus les classes populaires et moyennes » dixit vous-mêmes) peut
dorénavant être le salut de la Nation ? Et encore une autre petite chose,
dites-moi comment vous pouvez vous sentir proche du Peuple et des travailleurs
(rappelez-vous le fameux « Moi Président
de la République (…), j'aurai toujours le souci de la proximité avec les
Français ») quand le patron du MEDEF défend votre augmentation de la TVA et
s’en réjouit ?
Car oui, cette augmentation est la vôtre,
pas la mienne. Je ne me renie pas, moi. Je pensais en 2012 que cet impôt était
une injustice (faire payer tous les ménages au même niveau, quels que soient
leurs revenus, que l’on ne vienne pas me dire que ce n’est pas inique ?),
et je le pense encore aujourd’hui. M’obliger à payer plus cher mes courses à
partir du 1er janvier prochain pour réduire selon vos termes le
« coût » du travail est une hérésie que je ne peux accepter. Car non,
le travail n’a pas de coût. Il a un prix, celui des travailleurs recevant un
salaire en contrepartie de la vente de leur force de travail. C’est le seul
travail des hommes et des femmes qui est à l’origine de la production de la
valeur ajoutée dans une entreprise. Ce qui a un coût, ce sont les milliards
d’euros de cadeau fiscal fait au Patronat. Ce sont les milliards d’euros de
dividendes versés aux actionnaires. C’est là qu’il faut agir, et non pas dans
mon porte-monnaie. C’est pour cela que j’ai marché le 1er
décembre : pour vous réclamer une véritable révolution fiscale, et je
n’étais pas la seule !
Marie NADAL