Je veux garder en
mémoire ces scènes émouvantes des chants de lutte et les danses du peuple sud-africain
offrant à Soweto une leçon de dignité à l'humanité toute entière. Un hommage
pour célébrer avant tout la vie parce qu'ils savent ce qu'ils doivent à Mandela
de liberté, d'émancipation, de courage et de réconciliation.
Je n'oublierai pas
toutes ces manifestations, certaines réprimées par la police, organisées en
France par les jeunes communistes pour obtenir la libération de celui qui
croupissait depuis si longtemps dans les geôles de l'apartheid. Ni les
campagnes de « l'Humanité » pour appeler au boycott du régime raciste
d'Afrique du Sud.
Comment alors ne pas
être indigné par la vue aux obsèques officielles de quelques
« grands » de ce monde. Certains parmi eux, ou leurs prédécesseurs du
même bord, s'étaient tus, n'avaient pas levé le petit doigt, traitaient Mandela
de « terroriste » ou avaient largement collaboré avec le pouvoir
sud-africain d'alors. Comme ce fut par exemple le cas des dirigeants américains
et israéliens. Ces derniers exécraient les propos de Mandela lorsqu'il
affirmait « notre liberté est incomplète sans la liberté des
palestiniens ».
Garder confiance en
l'avenir, c'est en revanche s'imprégner durablement du message d'espoir en
hommage à Mandela de Marwan Barghouti, leader palestinien injustement enfermé
depuis onze ans dans une prison israélienne. « Vous êtes bien plus qu'une
inspiration. Et de ma cellule, je vous dis que notre liberté semble possible
parce que vous avez obtenu la vôtre. L'apartheid ne l'a pas emporté en Afrique
du Sud et il ne l'emportera pas en Palestine».
Alain Raynal
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