Nouvelles 82 n°388 du 7 décembre 2011
L’EDITO de Danièle
PETIT
Laissez venir à
moi...les voix du Front National! Tel semble être le credo de
Guéant, de la droite populaire et du gouvernement. Sans doute dans
l'espoir de renouveler l'opération de « ponction » des
voix de l'ultra droite opérée lors des élections présidentielles
précédentes. Le problème, c'est que cette stratégie semble faire
les beaux jours de Marine le Pen créditée à ce jour de près de
20% d'intentions de vote. Mais Guéant persiste et signe. Sous
prétexte de préservation du noble sens du droit d'asile, de
l'allongement des délais d'instruction des dossiers, et de
l'encombrement des centres d'hébergement, une loi révisant le droit
d'asile va être promulguée. Certains pays de misère seront ajoutés
à la liste des pays « démocrates ». La chasse aux
tricheurs (comprenez par là ceux qui, par désespoir, effacent par
exemple leurs empreintes digitales) est ouverte. Des procédures
accélérées seront mises en place pour débouter 4 demandeurs sur 5
jugés abusifs. Dès lors, ils deviendront des sans papiers relevant
de l'expulsion. Et ce ne sont pas les maigres incitations au retour
qui règleront le problème.
Il est sans doute vrai
que nombre de ces émigrés sont en réalité des émigrés
économiques. Peut-on en être surpris quand la crise frappe encore
plus fort leurs pays d'origine que le nôtre? A-t-on une politique
d'aide au développement et d'immigration économique de nature à
freiner cet exode? Car tant que le capitalisme échevelé des pays
riches captera 90% des ressources au profit de 10% des habitants de
la planète, il en sera ainsi et le pire est devant nous.
Bien sûr, nous ne serons
pas capables « d'accueillir toute la misère du monde »
comme le disait Rocard, mais qu'en serait-il de nombre de nos
éminents dirigeants si leurs aïeux avaient été rejetés ainsi?
« Première, deuxième, troisième génération, nous sommes
tous des enfants d'émigrés »! C'est ce que plus de cent
manifestants ont rappelé haut et fort à nos dirigeants, dont Mme
Barèges, qui ne voient que des problèmes là où des hommes, des
femmes et des enfants ne demandent qu'à vivre dignement.
Danièle
PETIT
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