La forte mobilisation citoyenne qui s’est développée voilà trois ans a
débouché sur une convention tripartite signée entre la Direction régionale de
La Poste, le Conseil Général et l’Association des Maires pour acter le
compromis intervenu sur le schéma de présence postale dans le département. Il
semble qu'en décembre dernier des négociations, fort discrètes, desquelles les
syndicats professionnels et les collectifs d'usagers ont été écartés, aient
abouti à un protocole qui doit être soumis à l'accord
des élus locaux concernés.
Selon la direction, entre
2009 et 2012, la baisse du nombre de clients par jour s'établit en moyenne dans
le département à -7,97 %. Si les réactions des élus et des usagers ne
modifient pas les données, il apparaît que les 100 points de contacts existants
se répartiraient ainsi : 4 Relais-poste chez un commerçant (inchangé), 35
agences postales communales (soit 5 de plus : Durfort, Escatalens, L'Honor
de Cos, Saint-Aigan et Verfeil), 61 bureaux en gestion directe (donc moins 5).
Parmi ces derniers, une majorité se verrait amputée au total d'environ de 80
heures d'ouverture au public par semaine.
Il est bon de rappeler
que le candidat Hollande s'est engagé plusieurs fois à garantir la présence des
services publics locaux dans le monde rural en demandant une directive pour
leur protection au sein de l'Union Européenne. Or, le Comité européen de
Dialogue Social pour le secteur postal qui s’est tenu le 15 novembre dernier à
Bruxelles où siègent les représentants des opérateurs postaux et des syndicats,
a émis des recommandations dangereuses pour l’avenir : d'une
part, il convient de gérer La Poste comme une entreprise privée en privilégiant
la rentabilité du capital et en choisissant un ou deux secteurs de
croissance plutôt que de miser sur les synergies ; d'autre part, il faut
réduire les coûts plus vite que ne décline le chiffre d’affaires…
Dans ce cadre, «le rythme
de travail du personnel de La Poste ne correspond plus aux nouveaux besoins».
Ainsi, le groupe français veut la mort du timbre rouge correspondant au tarif
de 0,63 €, le plus cher, destiné à une distribution rapide à J + 1 pour
préférer le timbre vert à 0,58 € synonyme d'une livraison à J + 2 ou J + 3 au
motif de limiter les émissions de carbone pour des raisons écologiques. Mais en
fait, cette mesure irait de pair avec la réorganisation en profondeur
du métier de facteur, la distribution, s'effectuant tôt le matin ou en
soirée, deviendrait un travail partiel d’appoint proposé aux étudiants ou aux
mères de famille.
L'obstination à prôner le
libéralisme et l'austérité ne peut convenir à l’un des fleurons des services
publics français. L'accomplissement de sa mission irremplaçable, grâce au
progrès des sciences et des techniques, passe au contraire par la présence de
lieux de proximité mis à disposition de l’intérêt général.
Guy Jamme
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