Fleuron de l'électricité industrielle dans notre département et notre région, l'entreprise Fauché dont le siège social et l'unité principale sont implantés à Lafrançaise est à son tour frappée par un plan de suppression d'emplois. Sur les 1 136 que totalisent le groupe, 80 devraient disparaître selon une première information donnée le 19 avril au comité d'entreprise. Parmi les sites d'activité, ceux de Lafrançaise, Montauban, Cahors et Toulouse seraient concernés. Jamais depuis sa création en 1963 l'entreprise n'avait connu une telle réduction de postes. Ce n'est pas tout, les pressions se multiplient pour inciter des salariés à quitter volontairement leur emploi.
Cela faisait
plusieurs mois que la menace planait (voir « Les Nouvelles 82» datées
du 9 janvier 2013). Alors que le chiffre d'affaires atteignait 185 millions
d'euros en 2011, celui ci n'a, depuis, cessé de baisser. Or, 2011 est l'année
de la vente du groupe Fauché au fonds d'investissement Naxicap Partners,
filiale de Natixis. A l'époque, les nouveaux dirigeants propriétaires à 70%
(30% détenus par les salariés) affichent pourtant dans un communiqué l'objectif
de 300 millions d'euros de chiffre d'affaires à l'horizon 2015. Dans le même temps,
ils annoncent que ce développement sera assuré essentiellement par croissance
externe, c'est-à-dire par achats d'entreprises. Dans ce communiqué, ils
avertissent aussi que la productivité devra être toujours plus poussée afin de
« rembourser la dette contractée à l'occasion du rachat du groupe ». En
clair, ce sont les salariés qui feront les frais. N'est-ce pas cette stratégie
et cette priorité financière accordée au détriment de l'activité industrielle,
cœur de métier de l'entreprise Fauché, qui est à la source des problèmes
aujourd'hui ? Il sera difficile de faire accepter l'idée qu'en deux ans
seulement, la fatalité ou la seule concurrence étrangère sont à l'origine des
suppressions d'emplois.
Le processus de
« plan social » engagé chez Fauché renforce aussi la nécessité d'une
organisation syndicale forte, représentative et combative dans l'entreprise, en
capacité de défendre véritablement l'intérêt des salariés et de proposer des
solutions afin de permettre de conserver les emplois sur les différents sites
Alain Raynal
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