Président de Yad Vashem et JC SIMON |
Venus de toute
l'Europe en fuyant devant les nazis, mais aussi de France bien entendu, plus de
500 enfants ont trouvé là un « havre de paix » comme en ont témoigné
la centaine d'anciens de Moissac venus pour deux jours participer aux
rencontres et débats qui ont précédés l'inauguration de « l'esplanade des
justes parmi les nations ».
Car à Moissac s'est
produit une sorte de miracle: grâce au silence protecteur de la population et à
certaines autorités complices, tous les enfants ont été cachés dans la ville et
les environs quand le risque s'est accentué, pas un n'a été dénoncé ni trouvé,
et donc tous ont survécu! Et non seulement survécu, mais aussi tous ont vu leur
culture préservée, dans la plus grande tolérance, ce qui fut d'une grande
importance pour se reconstruire après la guerre, comme l'a expliqué le
psychiatre Boris Cyrulnik, lui même ancien enfant caché.
Jean-Claude SIMON,
le fils de Shatta et Bouli, avec l'association « Moissac ville des justes
oubliée » qui organisait l'évènement, ont donc voulu honorer au delà de
certains habitants particuliers toute la ville, et même la région, car
étonnamment, ce fait est largement resté hors des livres d'histoire, contrairement
à des villes comme Chambon sur Lignon, et le risque était réel qu'il reste hors
de la mémoire.
L'esplanade, devant
le Moulin de Moissac, qui accueillit après la guerre les orphelins, porte
désormais la mémoire de ce qui fut une histoire si exemplaire, porteuse
d'enseignements, et d'espoir.
C'est ce qu'ont
rappelé les représentants du Comité français de Yad Vashem, les élus venus
nombreux participer à une très émouvante cérémonie avec la volonté très forte
de s'adresser aux jeunes générations, rappelant en ces temps difficiles que
« le ventre est toujours fécond d'où est sortie la bête immonde », et
qu'il faut donc toujours rester vigilants lorsqu'on se met à stigmatiser un
groupe humain, quel qu'il soit.
Danièle PETIT
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