Bruniquel
est l’un des deux villages du département qui a ouvert un centre d’accueil et
d’orientation. 21 adultes, Soudanais, Afghans, Guinéens et Libyens, tous en
provenance de Calais, sont hébergés à l’ancienne gendarmerie. Le maire Michel Montet a bien voulu répondre à
nos questions
Comment êtes-vous devenu un village qui accueille les réfugiés ?
Le conseil municipal s’est prononcé favorablement et sans réticences. L’état nous ayant fourni des garanties minimum et la mise à disposition de deux agents, nous avons considéré que cela était possible
Et la population ?
Les 15 premiers jours n’ont pas été faciles, car les « ont dit » allaient bon train. Certains medias ont été très présents recherchant un peu trop le scandale, mais cela été de courte durée ; l’attitude négative de quelques membres du FN n’a pas aidé.
Pourquoi de courte durée ?
Parce que très vite la population s’est mobilisée. Les habitants du village ont tout organisé et ont équipé totalement les logements. Un grand élan de solidarité qui a dépassé mes espérances
Cela se traduit comment ?
Des bénévoles se relaient pour faire la cuisine, d’autres donnent des cours de Français, certains les transportent. Une fête a même été organisée où chaque villageois a apporté un plat. Les catholiques encouragés par le curé du Village, Guy Chauchefoin se sont mobilisés eux aussi.
Cela fait du bien à tout le village n’est-ce pas ?
Oui car même des gens de la commune qui ne se connaissaient pas se sont retrouvés à travers des valeurs fortes de fraternité. Ils ont appris à se connaitre.
Et les réfugiés ?
Quand ils sont arrivés, leurs visages étaient fermés ils se sentaient perdus. Mais l’accueil très chaleureux qui leur a été réservé a fait du bien et ils nous ont remerciés.
Quel est leur avenir ?
Ce qu’ils vivent à présent est une pause par rapport à ce qu’ils ont durement vécu à Calais. Ils respirent un peu. C’est sûr que leur problème n’est pas réglé, ils sont venus à Calais pour aller en Angleterre ; ils vont en faire la demande mais rien n’est acquis et certains ont commencé à envisager de retourner dans leur pays
Et si c’était à recommencer ?
Vu la manière dont tout cela s’est passé, j’y suis prêt. Sans les bénévoles cela ne passe pas. Et eux, livrés à eux même, ce serait impossible. Ils sont reconnaissants, on n’a pas réglé leur problème mais il fallait commencer.
Recueilli
par André GREDER
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