Nouvelles 82 n°430 du 9 octobre 2013
La suprématie des U.S.A. est de plus en plus
contestée à travers le monde. Et plutôt que de chercher à établir des accords
commerciaux complémentaires et non concurrentiels avec les pays, Obama tente
pour conserver l’arme alimentaire d’exploiter la crise européenne pour coucher
à ses pieds l’Union Européenne et sa politique autonome. Le pire est que M.
Barroso, président de la Commission Européenne est son allié et cela sans
consulter les instances de Bruxelles, gouvernements et parlements. De plus, les
tartarinades de Hollande n’empêchent pas la délégation française de participer,
le 8 juillet, à des discussions.
Le but recherché est d’ouvrir davantage les
marchés à la concurrence « libre et non faussée ». C’est le libre
échange intégral qui est envisagé ! En baissant de 30 % les droits de
douanes, de 30% les aides aux produits agricoles et à l’exportation, les
accords du G.A.T.T. (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce) et
de l’O.M.C. (Organisation Mondiale du Commerce) ont eu pour conséquence, pour
le Tarn-et-Garonne, une baisse de 50 % de sa production de prunes, de 40 % de
celle des raisins de table, la disparition de près de 2000 petits producteurs
de melons. Le projet serait un véritable étouffoir pour les éleveurs mais aussi
pour les petits céréaliers et bon nombre de producteurs divers.
Le libre échange proposé est un piège car les
conditions sanitaires et environnementales sont bien moins astreignantes aux
U.S.A. qu’en Europe. L’entrée de matières alimentaires américaines menace notre
santé. Aux U.S.A., les éleveurs de viande et de lait utilisent divers types
d’hormones, les poulets sont désinfectés au chlore avec des risques
cancérigènes. L’agroalimentaire U.S.A. est porteuse de la mal bouffe, chère aux
Mac Do et autres. Les semences O.G.M. voudront prendre les marchés
traditionnels. L’abaissement des droits de douanes ferait des marchés, avec la
disparition des quotas et des prix garantis, une catastrophe sociale,
alimentaire, régionale.
Ce projet est si dangereux qu’il fait
apparaître l’O.M.C. comme un moindre mal. C’est pourquoi les dirigeants
européens cachent cette proposition d’accord aux citoyens. A eux d’exiger une
discussion démocratique. L’intérêt n’est pas d’être à la botte des U.S.A. pour
les aider à se protéger de la Chine et de quelques émergents, mais au contraire
de travailler à l’entente entre tous. Faisons au contraire que l’enjeu
alimentaire soit au service des politiques régionales maintenant des
territoires vivants et hospitaliers.
Rien n’est joué. En 2005, nous avons fait
échouer le traité européen. Pour détruire ce dernier, les syndicalistes
agricoles (MODEF – CP – CR et FDSEA) ont un rôle vital à jouer.
Le pacte transatlantique en place ce serait la
disparition de toues les exploitations familiales, grandes ou petites. La
concentration foncière ne peut satisfaire que le MEDEF. Ce qui clarifie
l’action unitaire.
Paul ARDOUIN