Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

samedi 26 février 2011

Carte scolaire : Inquiétudes et mécontentement sont de rigueur

Nouvelles 82 n°370 du 23 février 2011

La rigueur, parlons-en ! Pas celle qui soutiendrait la qualité d’un travail accompli dans l’intérêt des élèves, pour obtenir le meilleur enseignement pour tous. Non ! La rigueur dont on parle, c’est celle d’une machine à calculer qui s’abat froidement sur le système éducatif public pour décider de la disparition d’une classe, de maîtres de soutien, d’intervenants en langue étrangère, et beaucoup plus rarement, de créations de postes. Et les spécificités des territoires (ruralité, zones difficiles…) dans tout ça ? Elles ont bien peu d’importance quand les coupes sombres doivent passer en force. Plus de 60 000 postes « récupérés » en quatre ans, 17 000 encore l’an prochain, cela ne peut aboutir qu’à une politique bâtie à la hache, bien loin du travail de dentellière dont auraient besoin nos jeunes en difficulté scolaire, nos territoires excentrés, nos collèges soit disant pour tous, nos lycées minés par les réformes…
Le Tarn et Garonne n’échappe pas à la faucheuse malgré les apparences, car 14 postes pour 555 élèves supplémentaires, cela implique de rechercher plus de 20 fermetures pour ouvrir dans les écoles où les effectifs explosent.
On arrive à des situations où la moyenne après fermeture se situera au delà des 25 élèves par classe en primaire, avec des classes à deux, voire trois niveaux, accueillant malgré tout des enfants en situation de handicap, ou non francophones. Et ce service sera effectué souvent par de jeunes enseignants qui n’auront quasi aucune formation pratique, sans moyens pour la formation continue, pour le remplacement des congés maladie et parfois maternité, pour l’aide à la direction d’école, ou l’accompagnement des enfants handicapés, sous payés par rapport à leur niveau de formation à BAC + 5, mais sur lesquels on fera peser la responsabilité des 15% d’enfants entrant au collège sans maîtriser les savoirs de base, et des 150 000 jeunes sortant du système scolaire sans diplôme ni formation.
Trop, c’est trop ! Et on voit bien où le gouvernement veut en venir : une école publique au rabais pour le bas peuple, et un système d’enseignement privé toujours plus florissant pour assurer la reproduction des élites, comme en Angleterre ou aux Etats Unis ! La crise et la dette publique servent opportunément à ce pouvoir ultra-libéral pour réaliser enfin son projet dogmatique ! Nous devrons lutter pied à pied pour défendre notre école républicaine, à laquelle certains ingrats du pouvoir n’ont même pas l’honnêteté de reconnaître qu’ils doivent tout ce qu’ils sont.
Danièle PETIT

    Aucun commentaire:

    Enregistrer un commentaire