Une
grande consultation nationale est lancée pour éclairer le choix du Président de
la République en vue de l'entrée au Panthéon d'une nouvelle personnalité
illustre. Aujourd'hui, seules deux femmes y reposent pour 71 hommes : Sophie
Berthelot, non pour ses mérites personnels, mais pour ne pas être séparée de
son mari Marcelin (1827/1907), chimiste, et Marie Curie (1867/1934), deux fois
prix Nobel, pionnière de la physique nucléaire. Introniser un personnage dans
ce temple républicain n'est pas anodin : c'est la reconnaissance d'un
engagement et d'une œuvre. Admettre la place des femmes dans l'Histoire
nationale serait un acte fort en faveur de l'égalité des sexes. Plusieurs
d'entre-elles mériteraient assurément cet hommage.
Olympe de Gouges (1748/1793), née à Montauban,
pourrait figurer parmi les nominées. Elle est l'auteure d'une vingtaine de
pièces de théâtre liées à l’actualité, de romans et d’écrits politiques dont
les derniers l'ont conduite à l’échafaud. Pionnière du féminisme, elle avait
rédigé en 1791 la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne
proclamée sur la Place Nationale en 1975, alors qu'elle était encore inconnue,
par André Benedetto avec l'aide de Félix Castan.
Louise
Michel (1830/1905) exerça comme institutrice. Militante aux idées féministes,
elle était liée au révolutionnaire Blanqui. En 1871, elle participa activement
aux événements de la Commune de Paris si bien que, capturée, elle fut déportée
en Nouvelle-Calédonie. Revenue en France en 1880, très populaire, elle batailla
en faveur des prolétaires.
Lucie
Aubrac (1912/2007), incarne le courage. Elle prit part à tous les combats
contre l'occupant allemand et l'idéologie nazie et contre toute forme
d'oppression et s'engagea aussi pour le droit des femmes et la justice sociale
aux côtés des plus démunis et des opprimés.
Germaine
Tillion (1907/2008), ethnologue et historienne, est connue comme une Résistante
de premier plan. Sa vie et son œuvre témoignent de son sens de la justice, de
son courage et de sa lucidité.
Et
si le choix honorait une prolétaire ? Celui de Martha Desrumaux
(1897/1982) serait symbolique à plus d’un titre. Orpheline, ouvrière du textile
dans le Nord dès 9 ans, syndiquée à la CGT à 13, communiste, elle lutta pour
améliorer les conditions de travail et de vie et l’égalité de salaire
hommes-femmes. En 1936, elle était la seule présence féminine lors des
« Accords Matignon ». Déportée pour faits de Résistance, elle
organisa la solidarité dans les camps. Elle est la première femme élue députée
en 1945.
Pour
combler les oublis de l'Histoire, que la devise du Panthéon se lise aussi
« Aux grandes femmes la Patrie reconnaissante ! ».
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