Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

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dimanche 24 novembre 2013

Panthéon : Osez le féminisme M. le Président !

Nouvelles 82 n°433 du 21 novembre 2013

Une grande consultation nationale est lancée pour éclairer le choix du Président de la République en vue de l'entrée au Panthéon d'une nouvelle personnalité illustre. Aujourd'hui, seules deux femmes y reposent pour 71 hommes : Sophie Berthelot, non pour ses mérites personnels, mais pour ne pas être séparée de son mari Marcelin (1827/1907), chimiste, et Marie Curie (1867/1934), deux fois prix Nobel, pionnière de la physique nucléaire. Introniser un personnage dans ce temple républicain n'est pas anodin : c'est la reconnaissance d'un engagement et d'une œuvre. Admettre la place des femmes dans l'Histoire nationale serait un acte fort en faveur de l'égalité des sexes. Plusieurs d'entre-elles mériteraient assurément cet hommage.

 Olympe de Gouges (1748/1793), née à Montauban, pourrait figurer parmi les nominées. Elle est l'auteure d'une vingtaine de pièces de théâtre liées à l’actualité, de romans et d’écrits politiques dont les derniers l'ont conduite à l’échafaud. Pionnière du féminisme, elle avait rédigé en 1791 la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne proclamée sur la Place Nationale en 1975, alors qu'elle était encore inconnue, par André Benedetto avec l'aide de Félix Castan.

Louise Michel (1830/1905) exerça comme institutrice. Militante aux idées féministes, elle était liée au révolutionnaire Blanqui. En 1871, elle participa activement aux événements de la Commune de Paris si bien que, capturée, elle fut déportée en Nouvelle-Calédonie. Revenue en France en 1880, très populaire, elle batailla en faveur des prolétaires.

Lucie Aubrac (1912/2007), incarne le courage. Elle prit part à tous les combats contre l'occupant allemand et l'idéologie nazie et contre toute forme d'oppression et s'engagea aussi pour le droit des femmes et la justice sociale aux côtés des plus démunis et des opprimés. 

Germaine Tillion (1907/2008), ethnologue et historienne, est connue comme une Résistante de premier plan. Sa vie et son œuvre témoignent de son sens de la justice, de son courage et de sa lucidité.

Et si le choix honorait une prolétaire ? Celui de Martha Desrumaux (1897/1982) serait symbolique à plus d’un titre. Orpheline, ouvrière du textile dans le Nord dès 9 ans, syndiquée à la CGT à 13, communiste, elle lutta pour améliorer les conditions de travail et de vie et l’égalité de salaire hommes-femmes. En 1936, elle était la seule présence féminine lors des « Accords Matignon ». Déportée pour faits de Résistance, elle organisa la solidarité dans les camps. Elle est la première femme élue députée en 1945. 

Pour combler les oublis de l'Histoire, que la devise du Panthéon se lise aussi « Aux grandes femmes la Patrie reconnaissante ! ».

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