Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

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dimanche 12 janvier 2014

BISCUITERIES POULT : une pièce dans le puzzle de la spéculation financière

Nouvelles 82 n°436 du 8 janvier 2014

C’est officiel : le biscuitier Poult cherche un repreneur. Installé à Montauban depuis cent vingt-sept ans, il emploie 400 salariés. L’industriel, leader français sur son marché de référence, affiche un chiffre d’affaire en augmentation de 13% en 2013, soit un résultat de 230 millions d’euros. N’empêche, son unique actionnaire, LBO France,
reprend ses billes. Difficile à comprendre. Sauf à considérer que le biscuitier n’est qu’une pièce au milieu d’un puzzle financier spéculatif : un LBO, de l’anglais, « Leverage Buy-Out ». Traduisez : un montage juridico-financier de rachats d’entreprises financés par un effet de « levier », c’est-à-dire par l’utilisation privilégiée du crédit bancaire. Ceci permet aux investisseurs de dépenser le moins possible de leurs fonds propres, en s’endettant auprès des banques. Les créances seront ensuite remboursées par les profits générés par les entreprises achetées. Une martingale qui a permis à LBO France qui détient les biscuiteries Poult depuis 2006, de se séparer de sa filiale polonaise pour un montant évalué à 125 millions d’euros. Le dossier polonais clos, la vente du biscuitier montalbanais devrait intervenir dans le courant du premier trimestre 2014. Mais le schéma spéculatif des LBO n’est pas sans risque. Les entreprises rachetées doivent générer des profits, afin de rembourser les emprunts contractés. Dès 2012, l’agence de notation Moody’s prévenait : « D’ici 2015, un quart des 254 entreprises européennes achetées par un LBO cumulent une dette globale de 133 milliards d’euros. A terme, certaines pourraient faire défaut. ». Ce n’est pas le cas des biscuiteries Poult, ce qui explique en partie, leur vente précipitée. Lancé à la recherche de plusieurs investisseurs, Carlos Verkaeren, PDG de l’entreprise montalbanaise anticipe : « Personne ne peut garantir qu’il n’y aura pas de suppressions de postes ». Mais il est certain que si l’hypothèse émise par l’agence Moody’s se précise, en France comme en Europe, des dizaines de milliers d’emplois seront à nouveau sacrifiés sur l’autel de la spéculation. 
Annaba

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