Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

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mercredi 9 janvier 2013

Le schéma départemental de présence postale se précise

Nouvelles 82 n°413 du 9 janvier 2013

La forte mobilisation citoyenne qui s’est développée voilà trois ans a débouché sur une convention tripartite signée entre la Direction régionale de La Poste, le Conseil Général et l’Association des Maires pour acter le compromis intervenu sur le schéma de présence postale dans le département. Il semble qu'en décembre dernier des négociations, fort discrètes, desquelles les syndicats professionnels et les collectifs d'usagers ont été écartés, aient abouti à un protocole qui doit être soumis à l'accord des élus locaux concernés.
         Selon la direction, entre 2009 et 2012, la baisse du nombre de clients par jour s'établit en moyenne dans le département à -7,97 %. Si les réactions des élus et des usagers ne modifient pas les données, il apparaît que les 100 points de contacts existants se répartiraient ainsi : 4 Relais-poste chez un commerçant (inchangé), 35 agences postales communales (soit 5 de plus : Durfort, Escatalens, L'Honor de Cos, Saint-Aigan et Verfeil), 61 bureaux en gestion directe (donc moins 5). Parmi ces derniers, une majorité se verrait amputée au total d'environ de 80 heures d'ouverture au public par semaine.
         Il est bon de rappeler que le candidat Hollande s'est engagé plusieurs fois à garantir la présence des services publics locaux dans le monde rural en demandant une directive pour leur protection au sein de l'Union Européenne. Or, le Comité européen de Dialogue Social pour le secteur postal qui s’est tenu le 15 novembre dernier à Bruxelles où siègent les représentants des opérateurs postaux et des syndicats, a émis des recommandations dangereuses pour l’avenir : d'une part, il convient de gérer La Poste comme une entreprise privée en privilégiant la rentabilité du capital et en choisissant un ou deux secteurs de croissance plutôt que de miser sur les synergies ; d'autre part, il faut réduire les coûts plus vite que ne décline le chiffre d’affaires
         Dans ce cadre, «le rythme de travail du personnel de La Poste ne correspond plus aux nouveaux besoins». Ainsi, le groupe français veut la mort du timbre rouge correspondant au tarif de 0,63 €, le plus cher, destiné à une distribution rapide à J + 1 pour préférer le timbre vert à 0,58 € synonyme d'une livraison à J + 2 ou J + 3 au motif de limiter les émissions de carbone pour des raisons écologiques. Mais en fait, cette mesure irait de pair avec la réorganisation en profondeur du métier de facteur, la distribution, s'effectuant tôt le matin ou en soirée, deviendrait un travail partiel d’appoint proposé aux étudiants ou aux mères de famille.
         L'obstination à prôner le libéralisme et l'austérité ne peut convenir à l’un des fleurons des services publics français. L'accomplissement de sa mission irremplaçable, grâce au progrès des sciences et des techniques, passe au contraire par la présence de lieux de proximité mis à disposition de l’intérêt général.

Guy Jamme

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