Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

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dimanche 3 juillet 2016

Moissac, les justes sont dans la ville

Nouvelles 82 n°491 du 22 juin 2016

Le colloque du samedi 28 mai a été le point d’orgue des 3 journées d’hommages aux villes de justes. Les tables rondes organisées par l’association « Moissac Ville de Justes Oubliée » ont permis d’accentuer les valeurs d’accueil, de solidarité mais aussi de cette résistance encore méconnue qui a transcendé tous ces gens ordinaires pour le sauvetage de centaines d’enfants juifs.
Le moissagais et historien François Boulet a évoqué combien la population locale fut partie prenante du sauvetage des enfants juifs, dans les fermes environnantes, dans les écoles, les maisons cossues ou plus modestes, avec une municipalité permettant le logement des enfants dans un dortoir aménagé dans le Moulin, assurant le ravitaillement, au vu et au su de tous. Des hommes et des femmes ordinaires qui ont caché ces enfants, fourni des faux papiers, créé des certificats de baptême . Tout le monde savait, personne ne les a dénoncés.
L’intervention de Serge Klarsfeld a rappelé combien fut déterminante la mise en place de cette organisation scout qui servit aussi à « faire passer » des milliers d’autres, adultes, résistants y compris communistes rappelant ainsi que la passivité supposée des organisations juives en cette période noire reste de pure propagande.
Le colloque a su dépasser la seule question de l’appartenance religieuse en montrant combien dès 1942, le sauvetage des enfants juifs d’une mort certaine était multiforme et non isolé de la montée en puissance des résistances armées à la barbarie nazie. Un colloque salutaire pour la mémoire collective qui donnait plus de sens à la cérémonie de reconnaissance comme justes d’une famille de chasselatiers (Pierre, Alida, Elie et Renée Bourel). Un sens plus universel que la « reconnaissance de justes parmi les nations » par le mémorial YadVashem , car à la croisée de notre époque tourmentée, ce sont des millions de justes qui œuvrent encore aujourd’hui en ce monde pour protéger l’humain, le migrant, le persécuté qui tous cherchent un refuge pour une vie meilleure.
Maximilien Reynès-Dupleix

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