Journal bi-mensuel édité par le PCF 82

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jeudi 6 octobre 2016

Influenza aviaire

Nouvelles 82 n°496 du 21 septembre 2016

En 2006 se produit le premier épisode de l’influenza aviaire. En janvier 2016 le ministère de l’agriculture a pris la décision d’instaurer un vide sanitaire prolongé dans le sud-ouest pour lutter contre un risque l’influenza aviaire qui touche les élevages de palmipèdes.
Un entretien avec Joëlle et Christian Clavieres, producteur ; ils expriment leurs inquiétudes et les conséquences des exigences sanitaires pour les producteurs indépendants.


«  Pour l’instant les contrôles attestent notre exploitation est saine et répond aux exigences sanitaire » déclarent  Joëlle et Christian. « Ce qui nous inquiète c’est le risque d’un nouvel épisode d’influenza, les producteurs peuvent être soumis à une nouvelle campagne d’abattage massif.

Les nouvelles dispositions nous laissent 2 ans pour la mise en conformité. Les investissements nécessaires seront de l’ordre de 150.000 euros minimum en plus des investissements déjà en court.

Les normes qui vont s’imposer vont favoriser l’implantation « les fermes au 10000 canards »

Seuls ceux qui disposent de ressources financière importantes pourront exister. »

« Nous ne sommes pas contre les normes, la sécurité alimentaire est pour nous une préoccupation majeure, mais elles doivent être les mêmes pour tous et partout en Europe. Certains groupes agro-alimentaires n’hésitent pas à faire gaver dans les pays de l’est. Il y a une chape de plomb sur les conditions sanitaires dans ces pays. Le sud-ouest est concerné, mais pas le Bretagne, ni la Vendée, ni même l’Espagne ou sont implantés des producteurs à 3km de la frontière qui ne sont pas soumis à ces exigences sanitaires, ça nous fait penser à Tchernobyl !

Économiquement l’ensemble des petites exploitations indépendantes représente aujourd’hui une concurrence non négligeable pour les industriels.

La sécurité alimentaire ne deviendrait elle pas aussi le prétexte pour faire disparaitre les petits élevages ? Pourtant Les consommateurs sont aujourd’hui en faveur des circuits courts et d’une production de proximité de qualité.

Au départ le but de faire de l’élevage n’était pas seulement pour nous de vivre de notre travail, mais c’était avant tout une passion pour ce métier.

Nous avons fait le choix de nous inscrire dans une production artisanale en respectant les règles qui permettent de faire des produits de qualité, nous gavons seulement pendant la période du froid jamais l’été.

On a toujours eu la conviction d’être dans le juste, le vrai, le bon, le traditionnel, maintenant avec tout ce que l’on nous impose nous avons l’impression que tout ce que l’on a fait c’est mal, que l’on ne sait pas travailler, c’est comme un échec.

Demain tout peut s’arrêter, il est impossible de faire des projets, on vit dans l’incertitude. »

Recueilli par Jean-Luc Pastre

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